Le logo du Jidokwan |
Pour ne rien vous cacher, on trouve deux théories différentes concernant le logo du Jidokwan.
De ce que nous en savons, elles cohabitent plus qu'elles ne s'affrontent, et comme aucune des
deux n'est sans fondement, mais qu'au contraire les deux nous semblent intéressantes, nous vous les présentons.
Bodhidharma méditant à l'entrée de sa grotte |
Otugi, la figure du centre, est une représentation schématique de Bodhidharma (également appelé Daruma ou Tamo), moine indien ayant vécu au Ve ou VIe siècle. Il est considéré comme le fondateur de l'école bouddhiste Chan (connue au Japon et en Occident sous le nom de Zen), et du monastère de Shaolin et son école de kung fu.
2 modèles de "Daruma" |
La représentation traditionnelle de Daruma est un culbuto, une statuette dont la base est lestée,
de sorte que si elle est renversée, elle se redresse seule.
La première raison de cette représentation est mythologique (ou historique, selon les croyances) :
durant les 9 ans que Bodhidharma passa à méditer, ses jambes et ses bras s'atrophièrent
et il en perdit l'usage.
La seconde raison est que cette forme illustre le proverbe
« Sept fois à terre, huit fois debout »,
faisant de cette poupée un symbole de réussite et de persévérance.
La figure centrale Otugi est entourée d'une fleur de lotus, fleur à 8 pétales.
Ce symbole de la fleur de lotus est vieux de plusieurs milliers d'années, et nous fait
remonter à des symboles trouvés dans le Nord de l'Inde. Il a été repris plus tard par
des artisans bouddhistes et il représente l'esprit déployé ou éclairé.
Ancien symbole Hindou, contenant le son divin bouddhiste « AUM ». Notez la similitude avec le logo du Jidokwan. |
Bouddha, dans son premier sermon, exposa les « Quatre Nobles Vérités ». La fleur aux 8 pétales représente la quatrième de ces vérités : « La Voie » ou encore « La Voie des 8 Vertus ». Chaque pétale est relié à l'une de ces 8 vertus, qui se divisent elles-mêmes en 3 domaines :
Pour finir, cette fleur est également l'emblème des Hwarangs (littéralement « jeunes gens fleurs »),
l'élite des guerriers de la dynastie Silla, qui alliaient excellence militaire, intellectuelle
et artistique.
Le Hwarang-Do (terme désignant à la fois l'éducation des Hwarangs et le corps militaire des chevaliers Hwarang)
est autant une éducation au combat qu'un mode de vie imprégné de philosophie confucianiste,
et un code de conduite est donné aux Hwarang : c'est le Hwarang-o-kae. La loyauté envers
le souverain est une des vertus exigées des Hwarangs, avec le courage au combat,
le respect des aînés, un dévouement à toute épreuve envers les camarades.
C'est de ces valeurs morales que s'inspire le Jidokwan.
Logo du Judo Kodokan |
Logo du Karaté Shotokan |
La seconde théorie concernant le logo du Jidokwan est qu'il serait le résultat de la combinaison
des logos du Judo Kodokan du Karaté Shotokan.
Cela a été expliqué dans l'historique, le Jidokwan était à la base un dojo de Judo,
où ensuite Chun Sang Sup est venu enseigner le Karaté-Do (Kong Soo Do),
et plus précisemment du style Shotokan, qu'il avait étudié au Japon.
L'éventualité d'un logo inspiré par cette parenté n'est donc, à première vue,
pas illogique.
Si l'on observe les logos du Judo Kodokan, et du Karaté Shotokan, on peut déjà il est vrai
remarquer quelques similitudes :
- dans celui du Kodokan, on retrouve la forme de fleur à 8 pétales (en fait un miroir japonais traditionnel), et
un premier disque rouge (symbolisant le Soleil)
- dans celui du Shotokan, représentant un tigre dans le « Inyo »
(équivalent japonais du Yin-Yang), on retrouve le second disque rouge, et le cercle délimitant la fleur dans
le logo du Jidokwan.
Nous avons effectué un petit montage à partir de ces deux images. En enlevant
le tigre, puis en supperposant les deux logos, et en faisant
une rotation de 180 degrés, on obtient le logo ci-dessous.
Le moins que l'on puisse dire est que la ressemblance avec le logo actuel du Jidokwan est indéniable.
Mélange des logos du Kodokan et du Shotokan |